Index des projets


  • Avertissement
  • Appropriation du français langue de scolarisation en situation diglossique
  • Lexique verbal et flexibilité sémantique
  • Représentation des événements dans l acquisition
  • Dynamiques des francais peripheriques
  • Transferts d apprentissage école bilingue Burkina Mali Niger
  • Transferts d apprentissage école bilingue Burkina Mali Niger

     

    Transferts d’apprentissages et mise en regard des langues et des savoirs à l'école bilingue :

    du point de vue des élèves aux activités de classe (2011-2014)

    Colette Noyau et Christophe Parisse (MoDyCo)
    avec des équipes de chercheurs du Burkina Faso, du Mali et du Niger

    Projet soutenu par l’AUF et l’OIF

    Sessions plénières annuelles : Ouagadougou 19-23 septembre 2011, 10-15 décembre 2012, 18-22 novembre 2013 (avec Journées d'étude internationales), Bamako novembre 2014 (avec restitution des résultats).

    Site dédié au projet : http://modyco.inist.fr/transferts/ 

     

    Objectifs généraux

    Impact recherché

    Une conception de l'école faisant sa place au plurilinguisme de fait des sociétés subsahariennes s'est diffusée avec l'appui de la Francophonie (OIF) depuis les années 2000, dans la plupart des pays au sud du Sahara. Les pays qui s'y sont engagés réservent en général une place dite ‘expérimentale’ à ces écoles bilingues, coexistant avec les écoles 'classiques' tout français, et qui dans certains pays avaient déjà été expérimentées dès les années 70 (Burkina, Mali, Niger).  Ce sont ces pays, les plus expérimentés dans l’enseignement bilingue au primaire, que nous rassemblons dans le présent projet, avec comme objectif principal de contribuer à la potentialisation de ces écoles bilingues et à la consolidation des acquis de ces expériences, ainsi qu'à la création des conditions pour une généralisation progressive des démarches pédagogiques  tenant compte du plurilinguisme.

    Éléments de connaissances nouveaux à produire

    Deux angles de vue complémentaires sont adoptés :

    • celui des apprenants, le plus central, à travers l'étude analytique des interactions en classe et des apprentissages permis ou freinés par les façons d'enseigner ;

    • celui des maîtres, complémentaire du premier et tourné vers l'action, à travers l'étude analytique de leur agir professionnel relatif aux langues et de ses conséquences sur les apprentissages, en visant à identifier des moyens de renforcer :

    - leur conscience du plurilinguisme et de la gestion des langues par les individus plurilingues,

    - leur capacité à mener une réflexion métalinguistique sur les langues en présence au bénéfice de l'enseignement explicite de ces langues et de la littéracie dans ces langues,

    - leur capacité à reformuler les connaissances du monde qui font l'objet des enseignements dans divers domaines disciplinaires, dans la même langue (reformulations endolingues) et entre langues (reformulations interlingues), de façon à assurer la construction de connaissances au niveau conceptuel par les enfants, et non plus au plan purement verbal (mémorisation de la formulation unique au programme).

    Actions de transformation visées

    Renforcer chez les maîtres la conscience du plurilinguisme et de la gestion des langues dans un contexte plurilingue, la capacité à mener une réflexion métalinguistique sur les langues en présence en vue de l'enseignement explicite de ces langues et de la littéracie dans ces langues, la capacité à reformuler dans la même langue (reformulations endolingues) et entre langues (reformulations interlingues), de façon à assurer la construction de connaissances au niveau conceptuel par les enfants et non plus au plan purement verbal, tout cela doit pouvoir se décliner en contenus et supports des programmes de formation pédagogique initiale et continue des maîtres, à mettre entre les mains des encadreurs (conseillers pédagogiques, inspecteurs, directeurs d'école, professeurs d'écoles normales).

    Méthodologie de la recherche :

    Fondements théoriques

    La scolarisation des enfants en contexte multilingue fait face à un multiple défi : l'enfant doit continuer à développer la langue de sa socialisation initiale tout en construisant un nouveau système linguistique qui relaiera - puis se substituera à - sa L1 pour la construction des connaissances scolaires ; à travers ces langues, il doit entrer dans l'écrit et dans la littéracie ; il doit aussi être conduit à devenir un sujet plurilingue capable de gérer son plurilinguisme dans la vie sociale et professionnelle.

    Si l'on part du fait que la scolarisation exclusivement effectuée dans une langue étrangère produit des blocages cognitifs et des retards (cf. les résultats du projet AUF/Campus/ACI Cognitique « Appropriation du français via la scolarisation en situation diglossique » 2001-2005), il faut outiller les maîtres pour que leurs élèves deviennent des apprenants dont l'éducation en L1 et en L2 constitue un tout cohérent, garant de l'épanouissement cognitif d'individus francophones maîtrisant pleinement leur plurilinguisme.

    Les appuis principaux pour cette orientation de l'éducation au plurilinguisme relèvent de la linguistique de l'acquisition, de l'approche interactionnelle des échanges à visée didactique, de la psychologie cognitive des apprentissages et du développement linguistique, de la typologie linguistique.

    Choix de références bibliographiques

    Bange P. (1992) : A propos de la communication et de l’apprentissage en L2, notamment dans ses formes institutionnelles, Acquisition et Interaction en  Langue Étrangère (AILE) 1, pp. 53-85. (revue partiellement en ligne : http://aile.revues.org/ )

    Bange P. & S. Kern (1998) : La régulation du discours en L1 et en L2. Cahiers d'Acquisition du Langage et de Pathologie chez l'enfant (CALAP) 16/17 (107-141). (revue partiellement en ligne : http://www.modyco.fr/ rubrique : revue CALAP)

    Garcia-Debanc C. & S. Volteau (2007) : Formes linguistiques et fonctions des reformulations dans les interactions scolaires, Recherches linguistiques 29, ‘Usages et analyses de la reformulation’, Université de Metz, pp.  309-340.

    Noyau C. (2006) : Linguistique acquisitionnelle et intervention sur les apprentissages : appropriation de la langue seconde et évaluation des connaissances à l’école de base en situation diglossique. Bulletin VALS/ASLA 83/1 ‘Les enjeux sociaux de la linguistique appliquée’, Neuchâtel (Suisse), 93-106.

    Noyau C. (2009) : Modalités d’optimisation du passage de L1 à L2 dans l’enseignement primaire en contexte multilingue.  Mali, Mauritanie, Seychelles.  Paris : OIF / Eds. Le Web Pédagogique, 305 p.

    Parisse, C. (2002). Oral language, written language and language awareness. Journal of Child Language, 29, 478-481.

    Parisse, C. et Le Normand, M..T. (2006). Une méthode pour évaluer la production du langage spontané chez l’enfant de 2 à 4 ans, Glossa, 97, 10-30.

    Picoche J. (2007) : La reformulation, base de l’enseignement du vocabulaire. Recherches linguistiques (Univ. de Metz) 29, ‘Usages et analyses de la reformulation’, Mohamed Kara (dir.), pp. 293-308.

    Méthode de production des données

    Le terrain d’observation est une sélection des écoles pratiquant un curriculum bilingue au primaire, de la première année (CP1 ou CI) à la fin du primaire, dans les pays suivants : Burkina Faso, Mali, Niger, en retenant des L1 faisant partie de celles qui ont été identifiées comme prioritaires en tant que langues transfrontalières ou numériquement importantes, et sur lesquelles porte ou a porté à l’OIF un travail d’élaboration de bi-grammaires (français-langue nationale) en vue de la formation des acteurs du terrain à la mise en relation entre L1 et L2 (cf. site : http://lewebpedagogique.com/oif/).

    Les paliers de scolarisation retenus sont les suivants :

    2e année (introduction du français) ; 4e année ; 6e année (fin du cycle primaire) pour le Burkina et le Mali, 1e année (introduction du français), 2e, 3e et 5e année pour le Niger (légère variation qui s'explique par les différences spécifiques dans les programmes et le moment d'introduction du français selon les pays). Les thèmes de recherche ne sont pas avant tout dépendants de la dimension longitudinale, l'important est de s'ajuster de façon  pertinente aux situations de chaque pays.

    On retiendra en principe 2 langues par pays, en croisant les langues transfrontalières déjà prises en compte dans le projet OIF des bi-grammaires (bamanankan, fulfulde, songhay-zarma) permettant des comparaisons inter-pays et des langues particulièrement pertinentes pour un pays donné (hausa au Niger).

    Corpus à rassembler :

    - enregistrements audio-visuels de séquences de classe de et en L1, de et en L2 à différents paliers du primaire, et à des moments successifs pour les mêmes classes et des activités similaires (2 visites par an ; suivi sur la 2e année des mêmes classes) ;

    - enregistrements sonores de discussions de groupe avec les maîtres des classes et écoles observées et des encadreurs pédagogiques ;

    - productions orales et écrites des élèves ;

    - documents pédagogiques et fiches de préparation des leçons observées.

    La mise en forme des données en vue d'exploitations comparatives, et la constitution d'une base de données numériques mutualisée propre au projet, s’effectueront avec le concours du laboratoire ‘Modèles, Dynamiques, Corpus’ (UMR 7114 MoDyCo, Univ. Paris Ouest Nanterre La Défense), qui peut assurer la formation technique des chercheurs impliqués.

    Méthodes d'analyse des données

    • Analyse linguistique du travail sur la langue et les langues dans diverses séquences de classe, de langage et d’autres matières ou domaines, en tenant compte de la dimension interactionnelle ;

    • Évaluation qualitative de ce qui est acquis par les élèves en L1 et en français dans des domaines clé (représentation des événements -> verbes ; représentation des entités (SN et détermination) ; cohésion et complexité syntaxique (subordination, connecteurs), pour effectuer leurs apprentissages dans ces langues, toutes les langues sélectionnées ayant fait l’objet de descriptions comparatives avec le français en vue des bi-grammaires d’apprentissage (OIF).

    • Étude ciblée sur les activités métalinguistiques en L1 et en L2. Réflexions sur la langue, description de règles ou de faits linguistiques, appel à l’observation et à la réflexion inductive chez les élèves, comparaisons L1-L2 occasionnelles ou systématisées, tout cela évolue au fil des années de scolarisation et de la maturation cognitive des enfants : comment s'y prennent les maîtres, eux-mêmes souvent dotés d'une culture métalinguistique très limitée en L1 et aussi en français ?

    • Étude ciblée sur le rôle des reformulations dans les activités de classe et la capacité de reformulation (auto- et hétéro-) endolingue et interlingue chez les élèves d’une part, et de l’autre chez les maîtres.

    On mène des comparaisons systématiques :

    - entre paliers de scolarisation pour l’appropriation de la L1 et du français ;

    - entre L1 et français L2 comme objets d'enseignement ;

    - entre différentes L1 retenues comme médium d’enseignement : les langues choisies appartiennent toutes à l'inventaire des langues transfrontalières identifiées pour l'élaboration de grammaires d'apprentissage (OIF, ACALAN, …) : fulfulde, mooré (Burkina), hausa (Niger), manding (Burkina, Mali), songhay-zarma (Niger, Mali), mais sont outillées à des degrés divers, et l'accès à des manuels et matériaux écrits dans ces langues est variable : avec quelles conséquences sur les pratiques de classe et donc les apprentissages ?

    - entre enseignements effectués en L1 et en L2 pour les mêmes domaines (langue, mathématiques, sciences) ;

    - entre les approches pédagogiques et les conduites de classe pour un même palier ou domaine d’enseignement dans les différents contextes scolaires nationaux, compte tenu des programmes et conditions qui varient de pays à pays.

    DIFFUSION

    Restitution finale des travaux, du bilan

    Journées d'étude internationales fin 2013, rassemblant tous les chercheurs de l'équipe projet, et ouverte aux cadres de l'éducation, aux formateurs de formateurs.

    Restitution finale du projet : Bamako, novembre 2014.

    Dissémination des résultats

    Actes des journées d'étude : n° spécial 2014 de la revue universitaire 'Recherches Africaines', de l'Université des lettres et Sciences Humaines de Bamako (sur papier et en ligne).  Extrait téléchargeable de ce volume : http://modyco.inist.fr/transferts/pdf/Transferts_RechAfricaines14-PgTitre-Sommaire-extr_Jan15.pdf   dans la page http://modyco.inist.fr/transferts/docsgeneraux.php

    Ateliers sous-régionaux de formateurs d'enseignants sur la formation des maîtres des classes bilingues aux transferts (2015), suivis d'une plaquette de synthèse des orientations didactiques et des pratiques de classe efficaces sur les transferts d'apprentissage découlant des travaux, destinée à une diffusion large dans les systèmes éducatifs des pays concernés.